Préparant une étude sur les effets cognitifs du , j'ai lu toute la littérature scientifique sur la question, peu ou prou... Et je constate un double paradoxe :
- un certain nombre d'études ont été réalisées (disons environ une trentaine, chacune avec entre 1 et 5 expériences) pour tester empiriquement ces effets. Et *TOUTES* convergent pour dire que le masculin générique n'est pas neutre, cognitivement parlant. Comment est-il possible d'entendre encore certaines personnes défendre l'inverse ?
- A l'inverse, pour un sujet de société comme celui-ci, une trentaine d'études en 20 ans ça ne semble pas énorme... Là encore il ne semble pas que l'ampleur du débat motive les politiques à aller chercher une réponse empirique à la question (ce qui supposerait par exemple de financer un projet/groupe de recherche dédié, plutôt que de se fier aux homélies réac de l')
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Du coup, c'est parti pour un petit thread sur , et représentations de genre !
Pour commencer, comme je le mentionnais précédemment (qoto.org/@leovarnet/1103603398), les personnes interrogées citent ~3 fois plus de femmes comme ministre d'un prochain gouvernement lorsqu'on formule la question en utilisant une tournure double ("citez tous les candidats/candidates") plutôt que le masculin générique ("citez tous les candidats"). On retrouve le même effet quand on demande les noms de leurs héros préférés, ou ceux de leurs artistes préférés. Ces expériences ont été reproduites en allemand et en français. (1/X)
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Il existe également plusieurs études portant sur l'estimation du ratio femme/homme dans un groupe. Si le groupe est décrit en utilisant le (p.ex. "des musiciens"), ce ratio est systématiquement en la défaveur des femmes. On peut retrouver des représentations équilibrées en utilisant le (forme double "musiciens et musiciennes" ou forme contractée "musicien.ne.s"). Cet effet est indépendant des , bien que ceux-ci jouent naturellement aussi un rôle dans les biais des représentations. (2/X) @psycholinguistics @linguistics

@leovarnet @psycholinguistics @linguistics Mais il semble y avoir énormément de données extrêmes dans ces groupes. Je me demande quel mécanisme pourrait expliquer cela! (je n'ai pas encore lu l'article, au cas où c'est discuté)

@mcarondiotte @psycholinguistics @linguistics La difficulté de ces études est qu'elles doivent s'abstraire de l'effet des stéréotypes de genre associés au noms de métiers utilisés comme stimuli (stéréotypes qui jouent aussi sur le pourcentage estimé de femmes). Ici, les scientifiques ont présélectionné des stimuli "non-stéréotypés en moyenne" mais on peut imaginer que ce genre d'effet est susceptible de varier d'un individu à l'autre... Ce n'est que mon avis.

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